A.H : Finland, round 2

Battle Royale : Finlande Vs Lituanie

Demi-finales du Battle Royale. Attention, ça rigolait plus.
Cependant Tino, en son âme finlandaise, s'était juré de s'accrocher pour aller au bout du défi. C'était pas parce qu'il s'était taulé en hockey ces derniers temps qu'il allait se laisser écraser en guerre mondiale!! Non mais!!

Tout ce qui suffisait de faire, c'était d'être bien préparé pour le conflit. Niveau course à l'armement, Tino était confiant : entre son lance-pierre, sa crosse de hockey, ou ses prédispositions pour le tir sur cible vivante, il s'en tirerait. Question combats sur le terrain, il avait ses chances en corps-à-corps, pour peu qu'on ne le colle ni avec une fille, ni avec Dan, Berwald ou Allemagne. Bref, il avait ses chances, avait-il conclu avec optimisme.

Et puis était venu le jour où le directeur avait procédé au choix des armes.
Le thème, il fallait l'avouer, avait un peu pris Tino de court. Pourtant, il avait remonté ses manches, résolu à élaborer une stratégie d'attaque imparable. Après des heures de travail intensif, il n'avait obtenu qu'un maigre résultat, mais il espérait que ça suffirait (à supposer, en plus, que Lysander puisse être considéré comme son copain le temps de l'épreuve, ce qui n'était pas gagné). Sinon, il serait contraint de déclarer forfait.

Le jour du duel arriva bien vite.

Menton relevé en signe de défi, Tino alla retrouver son adversaire en salle commune. Lituanie l'attendait, l'air nerveux mais digne.

Lituanie. Rien que pour ça, Tino remerciait les dieux ; face à Autriche, ça aurait été la défaite assurée.
Le coeur battant, Tino s'éclaircit la gorge pour lancer l'assaut.

"Mon copain attire tous les regards quand il rentre quelque part!"

Il y eut un silence embarrassé, et Lituanie se racla la gorge.

"Le mien aussi."

Argh. Le front "physique" paraissant avoir une défense solide, il décida de le contourner pour attaquer sur l'intellect.

"Mon copain est un redoutable manipulateur et pourrait obtenir la lune s'il le désirait!!"

Lituanie soupira.

"Oui, mais tu sais très bien que le mien a rempli des bibliothèques, rien qu'avec ses recueils d'itétécées. On va pas s'en sortir à ce rythme, Finlande."

L'autre adolescent hocha la tête, bien conscient que son adversaire avait entièrement raison.

"Bien, vas-y, alors, à toi l'honneur des hostilités."

Le Lituanien grimaça, manifestement mal à l'aise. Au bout quelques instants néanmoins, le visage de l'adolescent se détendit. Il sourit, joues empourprées, avant de murmurer avec une tendresse à peine voilée:

"Mon copain m'aime."

A ces mots, Tino vacilla, portant une main à sa poitrine. Touché. Le poids de l'amertume lui lestait l'estomac. Il se sentait couler.
Lituanie avait percé à jour ses lignes de défense et trouvé son point faible. Il avait suffi ensuite d'une frappe chirurgicale. Ca avait été propre et rapide. Aucune perte civile à déplorer.
Tête basse, mine défaite, Tino sentit plutôt qu'il ne vit Lituanie approcher pour lui poser une main réconfortante sur l'épaule

Le jeune Balte se détournait quand la flamme du sisu se ralluma dans les entrailles de Tino. A cet instant précis, le Finlandais sentit descendre sur lui l'esprit des valeureux vikings des temps anciens, dopés à la testostérone et à la fierté toute virile.
Il releva lentement la tête, les yeux brillants.
Ses mots résonnèrent dans la salle commune comme un nouveau cri de guerre.

"Oui mais moi au moins je couche avec lui!! Plusieurs fois par jour, même!!"

Aussitôt, Lituanie fit volte-face, blanc comme un linceul.

"....Tu c-couches avec Eduard??"
"Eeeeeeeeh!! Ma-Mais non, ça va pas la tête??"

Il fallut une demi-heure de cris, de bafouillages et d'embarras général pour conclure à l'erreur de traduction, autour du sens du mot copain.
Un infortuné condisciple fit remarquer que leurs interprétations respectives étaient révélatrices de leur états d'esprit. Il se mangea un double poing de la justice dans les dents.
Le pire, dans les affrontement internationaux, ce sont les victimes collatérales.